mardi 17 mars 2015

Merci mon Jacquot

Hélène s'est embarquée définitivement pour Cythère ! Sa galère a quitté nos rivages. Elle nous laisse au cœur une empreinte indélébile, impérissable, un joli rêve ! Un doux rêve d'amour ! « Merci mon Jacquot » ! Ce cri du cœur, incongru, que certains pourraient croire vulgaire, a besoin d'une explication. Je le sens ! Si ! Si ! Alors il va me falloir faire un « coming out » douloureux, et qui risque d'en choquer plus d'une, et plus d'un. Vous savez que chacun d'entre nous peut être affublé, malgré lui, d'un petit défaut, d'un léger travers de comportement. Certains d'entre nous, sont superstitieux, d'autres sont radins, d'autres encore sont des coureurs invétérés, et parfois même, des pochetrons ! Moi, je crois aux "esprits bienveillants", "aux anges  gardiens protecteurs!" Ça y est ! C'est dit ! Je vous avais prévenu que cela serait choquant ? Mais ma croyance n'est pas le fruit du hasard. Vous vous en doutez un peu. De nombreux signes et expériences m'en ont révélé le bien fondé, progressivement. D'autre part, quand on s'adresse à eux, il faut le faire directement, comme si l'on s'adressait à un proche, à un ami très cher. Le tutoiement est obligatoire, et l'humilité indispensable.
Donc, le « Jacquot » que j'interpelais plus haut, n'est pas un « perroquet en cage », mais notre grand maître, grâce à qui tout cela a été rendu possible, c'est à dire Jacques Offenbach « himself » ! Tous ceux qui n'ont pas que deux neurones, se battant en duel dans un crâne vide, comme certains de ma connaissance, l'auront compris aisément. Ma, déjà longue expérience des spectacles, et des représentations, auxquels j'ai eu la joie et le bonheur de participer, m'ont fait prendre connaissance d'un phénomène assez bizarre, assez étrange pour ceux qui ne connaissent pas leurs sombres coulisses. Quelques jours auparavant, et même parfois la veille, il règne autour de ceux-ci, un stress, un désordre, et même une certaine panique. On se dit toujours, avec une angoisse incontrôlable : « Mais comment va-t-on y arriver ? » Les problèmes semblent colossaux, parfois insurmontables ! On ne connait pas, ou plus, son texte, sa partition, ses notes. On se sent grippé , le metteur en scène est d'une nullité scandaleuse, les costumes ne sont pas prêts;  « mon Dieu, on a oublié certains accessoires ! »....etc..etc..
Et puis, par un miracle absolu, connu des seuls gens du spectacle, tout se met en place, pile poil, au dernier moment. Pour cela, il faut encore que les « esprits » veillent ! Mais pour qu'ils puissent veiller, encore faut-il, obligatoirement, les implorer. C'est donc pourquoi, samedi soir, juste avant de bondir sur la scène du conservatoire Gabriel Fauré à Savigny, dans le noir des coulisses, j'ai fait cette prière : « Mon cher Jacquot, nous allons interpréter une de tes œuvres. Je sais que tu nous observes depuis ton « Olympe » à toi. Alors fais en sorte que tout se passe bien pour que nous te fassions honneur ». Et voilà ! C'est pas plus difficile que ça ! Tu m'as exhaussé d'une manière merveilleuse. Je t'en remercie du fond du cœur ! Moi, mais aussi tous mes amis choristes, tous nos talentueux solistes, notre chef vénéré, Jérôme, Véronique, enfin, tous ceux qui ont rendu possible ces deux représentations inoubliables.
Et tu n'es pas rancunier, car je ne connais pas celui ou celle qui a fabriqué ton affiche, mais il ou elle avait infligé à ton doux visage d'une « jaunisse carabinée ». Jaunisse dont tu as su te remettre en voyant notre prestation ! L'autre « miracle », car dans un spectacle, il y en a parfois plusieurs qui se conjuguent en même temps, c'est de voir que nous avons réussi à « éblouir » nos spectateurs malgré une pauvreté de décor à faire pleurer le directeur d'une "maison de la culture" dans le "neuf-trois"! Même le « plumard » où se sont vautrés, dans le stupre et la fornication, la belle Hélène et son beau Pâris, était le « prêt » d'un couple de choristes, dont je ne révèlerai pas le nom, par charité chrétienne ! C'est vous dire ! Tels les saltimbanques de la troupe de Molière faisant illusion, avec des draps peints en guise de décors, quand Jean-Baptiste Poquelin se trimbalait de ville en ville au XVII ième siècle ! Car vous l'aurez compris, ce qui fait la beauté d'un spectacle, son génie et sa force émotionnelle, c'est exclusivement le talent des êtres humains, des artistes qui « s'agitent » sur scène pour lui donner vie. Pourtant nos belles choristes s'étaient parées de magnifiques robes blanches d'une élégance sobre mais émouvante. Ben, nous les hommes, comme d'habitude : la portion congrue ! Celle-ci nous faisait plus ressembler à des "meuniers" échappés d'un moulin, ou à des bagnards en partance pour Cayenne, s'embarquant à La Rochelle, ! Pas grave ! La cohérence et la cohésion était respectée par l'uniformité de nos chemises de lin d'un blanc que l'on peut qualifier de "vraiment cassé". 
Quant à nos solistes, sans dévoiler un secret d'état, je crois pouvoir affirmer qu'ils se sont bien « marrés », qu'ils se sont bien « éclatés », en réjouissant une salle conquise ! Nous, pauvres choristes, entassés comme des sardines dans des coulisse exiguës, nous avons souvent raté la visions des débordements scéniques de nos joyeux artistes, qui provoquaient des explosions de rires dont nous aurions dû être, aussi et surtout, les heureux bénéficiaires. Quand on pense que certains ne sont pas venus en croyant, à tort, que l'opéra-bouffe  s'est ennuyeux et triste ! Ah ! Les malheureux, ils ne savent pas ce qu'ils ont raté !
A présent, j'aborde un chapitre exclusivement réservé à la gente masculine et que ces dames peuvent passer sans problèmes. C'est que nous, les hommes, nous avons eu le plaisir, le bonheur, la joie secrète de voir danser, devant nos yeux éblouis, de magnifiques jeunes femmes, aux formes de déesses, au physique d'une perfection indécente, et à la voix divine de rossignol ! On comprend ce qu'a dû ressentir Ulysse, obligé de s'attacher au mat de son navire, afin de résister à l'appel des sirènes ! Mon Dieu ! Quelles étaient belles ! Je n'aurai pas la muflerie d'oublier Hélène ! Mais comme c'est déjà la plus belle femme du monde, en rajouter, ce serait déjà lui faire offense. Bon ! Comme ces dames vont probablement râler à cause de mon lyrisme légèrement libidineux, il faut dire que Pâris, Mélénas, Agamemnon, et Calcas ne sont pas mal non plus ! A regret, il faut bien admettre qu'ils ne sont pas déplaisant à regarder ! Mais alors! Calcas ! Quelle fougue ! Quelle santé ! C'est bien simple, il m'a rappelé un acteur, de la Comédie Française, s'il vous plaît ! que j'avais vu jouer dans le rôle de Bouzin, dans « un fil à la patte » de Georges Feydeau. Rôle qu'avait tenu aussi Robert Hirsch. (ne te marre pas Bertrand ! Je suis sincère!).
Je pourrais encore vous écrire de longues pages sur cette merveilleuse expérience, mais j'ai peur de lasser. Il ne faut jamais faire trop long ! Prenons encore le temps de remercier cette « pauvre » Véronique que je « martyrise » parfois par des comportements de gamin attardé. Notre Jérôme « national » que l'on ne remerciera jamais assez de nous avoir monté si haut dans l'art lyrique, alors que nous ne sommes que des amateurs assidus, mais « limités ».
Espérons tous, que nous vivrons encore, tous ensemble, des moments aussi précieux de bonheur, grâce à « Jacquot » bien sûr !

PS: Je vous joins la distribution complète de ces deux magnifiques représentations, en attendant, les albums photos, et la vidéo. 

mardi 3 mars 2015

Les deux Ajax chez « Marcel »

Fallait que ça tombe sur moi ! Et aussi sur ce pauvre Charles ! Embauchés de force pour jouer les « Ajax » ! Ah ben, pour le coup cette nouvelle nous a nettoyé le moral « du sol au plafond ».
Déjà que nous sommes pas très chauds pour jouer les vedettes ! Nous, on a toujours laissé ça aux solistes ! C'est vrai ! Ils sont payés pour ça, eux ! C'est leur boulot. Mais pas nous!  On n'a rien demandé à personne. On était heureux ,au fond de la classe, "près du radiateur", mélangés à la foule des sopranos et des altos. La notoriété et les honneurs, on laisse ça aux autres. Bon ! Il a bien fallu s'exécuter devant l'intérêt général et la foule de ces « perverses » qui voulaient nous voir jouer les héros de pacotille. Jusque là, on pouvait admettre. C'est vrai. Jouer les demi-dieux grecs, il y avait là, une opportunité à saisir pour rehausser notre « séduction naturelle » auprès de la gente féminine.
Mais voyez comme la nature humaine est cruelle dans sa jalousie retorde ; c'était sans compter sans le « délire » créatif de notre metteur en scène. Alors que ces dames ont droit à tous les égards vestimentaires, de belles robes blanches, des colifichets, des babioles clinquantes, nous, on a droit à quoi ? A UN MARCEL ! Vous savez ? Le vieux machin rétro qui faisaient se pâmer les jeunes filles, au bord de l'orgasme, dans les années cinquante, quand elles admiraient Marlon Brando dans « Un tramway nommé désir » !
Nous, le « désir », je ne sais pas si nous allons beaucoup l'inspirer avec ce machin en tissu blanc. Question morphologie et « tablettes de chocolat »  on ne court pas dans la même catégorie, si vous voyez ce que je veux dire. Encore que pour Charles, il y a de l'espoir, mais pour moi, dont les activités sportives n'ont pas toujours été ma préoccupation principale, ces dernières années, j'ai des doutes. Et en plus ; vous parlez d'une « cuirasse » ! Ah ! Il y a vraiment de quoi effrayer Pâris et ses troyens ! Si ce pauvre Homère voyait ce qu'on a fait de ses héros ? Déjà que notre « Jacquot » national s'est pas mal foutu d'eux dans cet opéra-bouffe, mais alors là ? Ils sont carrément « dynamités » les pauvres! Et on va en être les complices involontaires, par dessus le marché !
Mais nous allons rattraper tout cela par une exécution virile et tonitruante qui leur montrera que ces « Rois remplis de vaillance » pourraient l'être, même « à poil » s'il le fallait ! Ah Mais !