Hélène s'est embarquée
définitivement pour Cythère ! Sa galère a quitté nos
rivages. Elle nous laisse au cœur une empreinte indélébile, impérissable, un joli rêve ! Un doux rêve
d'amour ! « Merci mon Jacquot » ! Ce
cri du cœur, incongru, que certains pourraient croire vulgaire, a
besoin d'une explication. Je le sens ! Si ! Si ! Alors
il va me falloir faire un « coming out » douloureux, et
qui risque d'en choquer plus d'une, et plus d'un. Vous savez que
chacun d'entre nous peut être affublé, malgré lui, d'un petit défaut, d'un
léger travers de comportement. Certains d'entre nous, sont superstitieux, d'autres
sont radins, d'autres encore sont des coureurs invétérés, et
parfois même, des pochetrons ! Moi, je crois aux "esprits bienveillants", "aux anges
gardiens protecteurs!" Ça y est ! C'est dit ! Je vous avais
prévenu que cela serait choquant ? Mais ma croyance n'est pas
le fruit du hasard. Vous vous en doutez un peu. De nombreux signes et
expériences m'en ont révélé le bien fondé, progressivement. D'autre
part, quand on s'adresse à eux, il faut le faire directement, comme
si l'on s'adressait à un proche, à un ami très cher. Le tutoiement
est obligatoire, et l'humilité indispensable.
Donc, le « Jacquot » que
j'interpelais plus haut, n'est pas un « perroquet en cage »,
mais notre grand maître, grâce à qui tout cela a été rendu
possible, c'est à dire Jacques Offenbach « himself » !
Tous ceux qui n'ont pas que deux neurones, se battant en duel dans un
crâne vide, comme certains de ma connaissance, l'auront compris
aisément. Ma, déjà longue expérience des spectacles, et
des représentations, auxquels j'ai eu la joie et le bonheur de
participer, m'ont fait prendre connaissance d'un phénomène assez
bizarre, assez étrange pour ceux qui ne connaissent pas leurs sombres coulisses. Quelques jours auparavant, et même parfois la veille, il règne
autour de ceux-ci, un stress, un désordre, et même une certaine
panique. On se dit toujours, avec une angoisse incontrôlable :
« Mais comment va-t-on y arriver ? » Les problèmes
semblent colossaux, parfois insurmontables ! On ne connait pas, ou plus, son texte, sa partition, ses notes. On se sent grippé , le metteur en scène est d'une
nullité scandaleuse, les costumes ne sont pas prêts; « mon
Dieu, on a oublié certains accessoires ! »....etc..etc..
Et puis, par un miracle absolu, connu
des seuls gens du spectacle, tout se met en place, pile poil, au
dernier moment. Pour cela, il faut encore que les « esprits »
veillent ! Mais pour qu'ils puissent veiller, encore faut-il,
obligatoirement, les implorer. C'est donc pourquoi, samedi soir,
juste avant de bondir sur la scène du conservatoire Gabriel Fauré à
Savigny, dans le noir des coulisses, j'ai fait cette prière : « Mon
cher Jacquot, nous allons interpréter une de tes œuvres. Je sais
que tu nous observes depuis ton « Olympe » à toi. Alors
fais en sorte que tout se passe bien pour que nous te fassions
honneur ». Et voilà ! C'est pas plus difficile que
ça ! Tu m'as exhaussé d'une manière merveilleuse. Je t'en remercie du fond du cœur ! Moi, mais aussi tous mes amis choristes, tous nos talentueux solistes, notre chef vénéré, Jérôme, Véronique, enfin, tous ceux
qui ont rendu possible ces deux représentations inoubliables.
Et tu n'es pas rancunier, car je ne
connais pas celui ou celle qui a fabriqué ton affiche, mais il ou
elle avait infligé à ton doux visage d'une « jaunisse carabinée ». Jaunisse dont tu as su te remettre en
voyant notre prestation ! L'autre « miracle », car
dans un spectacle, il y en a parfois plusieurs qui se conjuguent en
même temps, c'est de voir que nous avons réussi à « éblouir »
nos spectateurs malgré une pauvreté de décor à faire pleurer le directeur d'une "maison de la culture" dans le "neuf-trois"!
Même le « plumard » où se sont vautrés, dans le stupre
et la fornication, la belle Hélène et son beau Pâris, était le
« prêt » d'un couple de choristes, dont je ne révèlerai
pas le nom, par charité chrétienne ! C'est vous dire !
Tels les saltimbanques de la troupe de Molière faisant illusion,
avec des draps peints en guise de décors, quand Jean-Baptiste
Poquelin se trimbalait de ville en ville au XVII ième siècle !
Car vous l'aurez compris, ce qui fait la beauté d'un spectacle, son
génie et sa force émotionnelle, c'est exclusivement le talent des
êtres humains, des artistes qui « s'agitent » sur scène
pour lui donner vie. Pourtant nos belles choristes s'étaient parées
de magnifiques robes blanches d'une élégance sobre mais émouvante.
Ben, nous les hommes, comme d'habitude : la portion congrue !
Celle-ci nous faisait plus ressembler à des "meuniers" échappés d'un moulin, ou à
des bagnards en partance pour Cayenne, s'embarquant à La
Rochelle, ! Pas grave ! La cohérence et la cohésion était
respectée par l'uniformité de nos chemises de lin d'un blanc que l'on peut qualifier de "vraiment cassé".
Quant à nos solistes, sans dévoiler
un secret d'état, je crois pouvoir affirmer qu'ils se sont bien « marrés »,
qu'ils se sont bien « éclatés », en réjouissant une
salle conquise ! Nous, pauvres choristes, entassés comme des
sardines dans des coulisse exiguës, nous avons souvent raté la
visions des débordements scéniques de nos joyeux artistes, qui
provoquaient des explosions de rires dont nous aurions dû être,
aussi et surtout, les heureux bénéficiaires. Quand on pense que certains ne
sont pas venus en croyant, à tort, que l'opéra-bouffe s'est
ennuyeux et triste ! Ah ! Les malheureux, ils ne savent pas
ce qu'ils ont raté !
A présent, j'aborde un chapitre
exclusivement réservé à la gente masculine et que ces dames
peuvent passer sans problèmes. C'est que nous, les hommes, nous
avons eu le plaisir, le bonheur, la joie secrète de voir danser,
devant nos yeux éblouis, de magnifiques jeunes femmes, aux formes de
déesses, au physique d'une perfection indécente, et à la voix divine de
rossignol ! On comprend ce qu'a dû ressentir Ulysse, obligé de
s'attacher au mat de son navire, afin de résister à l'appel des
sirènes ! Mon Dieu ! Quelles étaient belles ! Je
n'aurai pas la muflerie d'oublier Hélène ! Mais comme c'est
déjà la plus belle femme du monde, en rajouter, ce serait déjà
lui faire offense. Bon ! Comme ces dames vont probablement râler
à cause de mon lyrisme légèrement libidineux, il faut dire que
Pâris, Mélénas, Agamemnon, et Calcas ne sont pas mal non plus !
A regret, il faut bien admettre qu'ils ne sont pas déplaisant à
regarder ! Mais alors! Calcas ! Quelle fougue !
Quelle santé ! C'est bien simple, il m'a rappelé un acteur, de
la Comédie Française, s'il vous plaît ! que j'avais vu jouer
dans le rôle de Bouzin, dans « un fil à la patte » de
Georges Feydeau. Rôle qu'avait tenu aussi Robert Hirsch. (ne te
marre pas Bertrand ! Je suis sincère!).
Je pourrais encore vous écrire de
longues pages sur cette merveilleuse expérience, mais j'ai peur de
lasser. Il ne faut jamais faire trop long ! Prenons encore le
temps de remercier cette « pauvre » Véronique que je
« martyrise » parfois par des comportements de gamin
attardé. Notre Jérôme « national » que l'on ne
remerciera jamais assez de nous avoir monté si haut dans l'art
lyrique, alors que nous ne sommes que des amateurs assidus, mais
« limités ».
Espérons tous, que nous vivrons encore, tous
ensemble, des moments aussi précieux de bonheur, grâce à « Jacquot »
bien sûr !
PS: Je vous joins la distribution complète de ces deux magnifiques représentations, en attendant, les albums photos, et la vidéo.
PS: Je vous joins la distribution complète de ces deux magnifiques représentations, en attendant, les albums photos, et la vidéo.
pour saisir un commentaire, tapez ici, dans cette fenêtre! et cliquez sur "publier" (pavé bleu)
RépondreSupprimerC'est bien résumé et en te relisant on revit ces moments intenses que nous avons tous partagés avec beaucoup d'excitations lors des échauffements, en coulisses et sur scène où s'est mélangé les rires (un peu nerveux) et le sérieux de la situation. A refaire avec plaisir - Françoise
RépondreSupprimerAh! Merci Françoise, de montrer l'exemple et de me faire constater que la rédaction de commentaires marche bien! Avis aux amateurs!
RépondreSupprimerN'hésitez donc pas à m'envoyer ceux-ci, vos sentiments, et vos impressions sur ce que nous avons vécu ensemble.